Mieux vaut s’abstenir

L’hiver tire à sa fin. Il a été difficile, comme toujours. Tout le monde en a plein son casque, comme toujours. Le manque de lumière, de chaleur, la nuit qui tombe après le chant du coq, ce n’est rien pour pour aider les photosensibles que nous sommes à garder le moral. Bref, l’hiver a été difficile et tire à sa fin. ENFIN!

Toujours est-il que j’ai eu le temps de réfléchir. Mon sport préféré.

Je fréquentais quelqu’un et l’histoire s’est terminée en février, comme vous le savez. Je n’ai pas vécu la chose comme les autres fois, mais je ne l’ai pas moins ressentie. J’ai eu de la peine, je me suis remis en question, je le fais encore. Mais je dors bien. Possiblement parce que je me suis respecté dans la décision. La situation ne me convenait pas, j’ai tiré sua’ plogue. Cela étant, ça ne signifie pas que c’est simple et/ou toujours facile. Cependant, cette situation en particulier a mis en lumière d’autres situations déchirantes.

Donc, à tout cela, s’est ajouté quelques « ruptures » amicales constatées. Sans dire que ces relations sont terminées, on s’est éloigné, perdu de vue, désintéressé, un peu malgré. À cause des décisions des uns, de certaines réactions des autres, de la chimie, de certains virages, de la vie. Juste la vie. C’est rarement un long fleuve tranquille. Des bouts de notre amitié se sont un peu effrités, elle s’est mutée, on a changé. Puis, là, on ne se voit jamais ou presque, on ne se parle jamais ou presque et personnellement, je ne fais pas trop d’efforts pour prendre les devants. Le truc, c’est que j’en suis rendu là : je n’ai plus envie de faire d’efforts. Pas qu’ils ne le méritent pas. Certaines de ces amitiés existent depuis plusieurs années, voire une décénie. Sauf que moi aussi, j’ai changé. J’appréhende les autres et qui je suis d’une manière un peu différente. Tout a tellement changé dans mon quotidien que c’est impossible que ça n’affecte pas mon Moi.

Donc, virgule, une situation m’a déplue, je l’ai adressée aux personnes concernées et je me suis retiré. Volontairement. Sans fracas. Sans drame. Sans rien. Je n’ai plus d’énergie pour gérer les situations potentiellement conflictuelles et/ou trop émotives. Plus d’énergie ou d’intérêt. Je suis à la recherche de calme, de sérénité, de paix. Je fuis intentionnellement les discussions trop sérieuses portant sur les relations entre humains. C’est compliqué, un humain. Parce que parfois, on ne se comprend juste pas. Et que ça ne sert à rien de pousser le bouchon. Mieux vaut passer GO tout seul, mais heureux.

Un jour, une vieille personne homosexuelle inconnue rencontrée dans un bar m’avait exposé sa vision des relations humaines. Après quelques minutes seulement, il m’avait sizé. Surprenamment. Il avançait qu’il préférait mourir incompris que de passer sa vie à s’expliquer. Wise. Clever. Indeed. Je ne comprenais pas à l’époque (j’ai maintenant le droit, à 36 ans, d’utiliser le mot « époque »), mais je comprends mieux maintenant. J’ai tellement écrit/parlé pour m’expliquer, qu’on me comprenne, en pesant mes mots, en choisissant le moment, la forme, le ton, en vidant mon coeur sur la table, en vomissant mes pensées. Parfois devant des gens qui n’écoutaient pas ou qui regardaient déjà ailleurs. Je me suis tellement époumoné pour qu’on me comprenne. Parfois pour rien. Souvent même, si on considère que beaucoup de ces personnes ne sont possiblement plus là depuis longtemps.

Pis là, je réalise que c’est bin correct d’être incompris, de ne pas toujours comprendre les autres et que tout est une question de perception et de perspective. Constat #3490.

Mon choix donc, l’abstention. Ce n’est pas de l’évitement. C’est le choix conscient et assumé de ne pas m’impliquer dans des relations que je considère trop compliquées ou sensibles ou toxiques ou l’ensemble de ces réponses.

Rien ne dit qu’on ne se recroisera pas sur ce chemin au long cours, mais pour le moment, on a pris des chemins plus ou moins compatibles. Chacun ses choix, ses bonheurs, sa route. Je suis heureux pour eux, je le suis pour moi. Peut-être le sont-ils pour moi aussi. Sans doute.

Pour le moment, j’ai mes propres shits à gérer. Je me concentre sur mon p’tit bonheur de chemin plutôt que sur celui des autres. La vie est remplie de surprises. Et je suis persuadé que je serai surpris.

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